Préambule : La perte de sens au travail, un fléau que j’entends de plus en plus et qui en étouffe plus d’un. En moyenne, un Canadien sur cinq déclare ressentir un niveau de stress élevé au travail en raison de la lourde charge mentale et de la conciliation travail-vie personnelle1. Ce ratio est similaire chez nos voisins américains2. En effet, le monde du travail se transforme et c’est terminé le temps où on travaille comme des robots ! Pour ça, il y a l’intelligence artificielle. Alors, comment évoluer dans ce monde changeant en demeurant aligné avec ses convictions tout en s’émancipant, mais non pas en s’étourdissant ? Ces stratégies que vous trouverez peut-être utiles (c’est mon cas) sont simples et faciles à implanter.
Selon des études récentes, la perte de sens a de multiples causes, mais il apparaît clair qu’il s’agit d’une perception individuelle qui interprète notre rôle et notre lien d’appartenance dans notre organisation comme étant peu utile, peu cohérent et qui souvent s’accompagne d’une faible autonomie34 décisionnelle.
Les travailleurs sont les experts de leur rôle, mais encore faut-il comprendre ce rôle. L’optimisation permanente, les changements au sein de l’équipe de travail et la pression de performance est la recette gagnante d’un trouble de l’adaptation, et ce, peu importe le rôle occupé; d’entrepreneur-propriétaire à PDG à salarié... Un urgentologue qui n’aurait pas de méthode de travail ou ne comprendrait pas son rôle serait un danger pour la profession. Un pompier qui ne connaîtrait pas les étapes à respecter pour éteindre un feu serait un incendier.
Commençons en prenant un temps conscient pour mettre sur papier la totalité de nos actions réelles du quotidien et clarifier leur raison d’être. Simple, non ? Par expérience, il s’agit plutôt d’une action qui revêt d’une complexité colossale. En effet, comme ergothérapeute, chaque semaine j’entends un lourd silence lorsque je pose la question « pouvez-vous me décrire une journée typique ? ». La réponse que j’obtiens normalement est « ça dépend ». Ne pas pouvoir mettre en mots clairs ses actions quotidiennes est l’une des causes qui précipitent la détresse psychologique au travail. De plus, ceci indique que l’on travaille en mode pilote automatique et depuis bien longtemps déjà, des études sur la pleine conscience dans le secteur des affaires ont montré que l'augmentation de la pleine conscience est associée à une augmentation de la créativité et à une diminution de l'épuisement professionnel5.
Si vous éteignez des feux toute la journée, ceci est votre réalité de travail et ne constitue plus une urgence. Simplifions, devenons de réels experts en prenant le temps de décortiquer les tâches récurrentes du quotidien. Allant des meilleurs moments pour consulter ses courriels, à leur priorisation, à la participation selon un ordre du jour aux réunions virtuelles, à l’installation d’un pare-brise. Le concept est d’arrêter de se valoriser à éteindre des feux, simplifier les méthodes répétées quotidiennement afin que celles-ci deviennent nos repères rassurants plutôt que déstabilisants.
Ce blogue a pour mission de simplifier les stratégies afin de les rendre applicables dès la lecture de cet article. Pour ce, voici des idées à essayer cette semaine.
Comprendre son rôle, clarifier les attentes réelles, exprimer les lacunes opérationnelles et les forces pour assumer avec agréabilité son rôle au sein de l’organisation. En effet, des chercheurs ont mis en lumière que les milieux de travail qui ciblent la motivation de leurs employés en personnalisant leur approche concernant la culture du bien-être et en écoutant leur point de vue obtenaient un indice de « perception de sens au travail » plus élevé.
C’est également ce que j’entends régulièrement. Les travailleurs sont les experts de leur rôle et la motivation est significativement augmentée lorsque ceux-ci sont entendus. Est- ce que cela signifie que chacun prend des décisions sans consentement du supérieur immédiat ? Non, évidemment pas. Toutefois, avoir la chance de s’exprimer et être écouté est une habitude à faible coût et porteuse de sens.
Trois questions à se poser comme travailleur
Trois actions à poser par l’organisation
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Krystel.
1. https://www150.statcan.gc.ca/n1/daily-quotidien/230619/dq230619c-fra.html
2. https://www.nimh.nih.gov/health/statistics/mental-illness
3. Coutrot, Thomas. (2023). La perde de sens du travail, nouveau risque psychosocial ? Organisation du travail et risques psychosociaux.
Les apports de la recherche.
4. https://www.msss.gouv.qc.ca/professionnels/statistiques-donnees-sante-bien-etre/flash-surveillance/la-sante-au-travail-en-quelques-chiffres/
5. Langer, Heffernan, & Kiester, 1988